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Il rêvait de sauver des vies en fournissant au public canadien des médicaments vitaux à un prix abordable pour tous. À l’époque, la diphtérie était la première cause de décès chez les enfants. L’antitoxine était préparée à partir du sang de chevaux immunisés. Le Dr FitzGerald entreprit donc de construire un laboratoire et une écurie, et d’acheter des chevaux, finançant le projet à l’aide d’un héritage que sa femme avait reçu. Ses efforts furent couronnés de succès et il parvint à produire la précieuse antitoxine et à la fournir au gouvernement de l’Ontario. L’Université de Toronto consacra officiellement l’entreprise, baptisée « Antitoxin Laboratories », le 1er mai 1914.
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Création des Laboratoires Connaught
La Première Guerre mondiale entraîna une grave pénurie d’antitoxine tétanique, et il fut décidé d’agrandir l’entreprise et de diversifier sa production. Le 25 octobre 1917, le nouveau laboratoire, installé dans une vaste propriété agricole située au nord de Toronto – offerte par un généreux donateur, qui finança également les installations de fabrication des antitoxines – fut officiellement inauguré sous le nom de « Connaught Antitoxin Laboratories », en l’honneur du duc de Connaught, le gouverneur général.
L’après-guerre ouvrit une ère de croissance rapide pour Connaught, avec la découverte de l’insuline et la mise au point de procédés de fabrication industriels de ce médicament pendant les années 1920. Les laboratoires Connaught furent les premiers à réaliser sur le terrain des essais d’immunisation par l’anatoxine diphtérique, qui permirent d’en démontrer incontestablement l’efficacité.
Dans les années 1930, l’entreprise fut parmi les premières à mettre au point d’autres médicaments importants comme le vaccin anticoquelucheux préparé à partir de cultures fraîches et l’héparine, un anticoagulant. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Connaught produisit du sérum séché pour traiter les soldats en état de choc, et surtout tint le pari de mettre au point la production de pénicilline à temps pour les débarquements de Normandie. Pour la population civile, Connaught créa également des antigènes combinés : une seule injection permettait dorénavant d’immuniser contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos.
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Contribution à la mise au point du vaccin contre la polio
Dans les années 1950, les chercheurs de Connaught donnèrent au Dr Jonas Salk les moyens de créer un vaccin inactivé sûr contre la poliomyélite : le nouveau milieu synthétique de culture « Medium 199 », qui devint la base sans danger de la production du vaccin, et la « méthode de Toronto » de culture en flacons d’agitation. Grâce à ces progrès techniques, Connaught put produire une quantité suffisante de fluide viral pour permettre au Dr Salk, en 1954, de réaliser sur le terrain un essai d’une portée sans précédent aux États-Unis.
Après le lancement du vaccin DTC-polio en 1959, Connaught entreprit un effort intensif en vue de produire le premier vaccin Sabin vivant trivalent par voie orale contre la poliomyélite. Dans les années 1960, l’entreprise produisit également de nouveaux vaccins contre la grippe et la rougeole, ainsi qu’un vaccin antivariolique lyophilisé qui devait être le principal apport de Connaught à l’éradication de la variole dans le monde.
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