Pourquoi les acteurs du monde de la santé doivent-ils renforcer la confiance auprès de la communauté LGBTQ+
Il existe aujourd’hui une crise de confiance de la part de la communauté LGBTQ+ envers les acteurs du domaine de de la santé. C’est pourquoi nous avons lancé Un million de conversations, une initiative mondiale visant, dans un délai de huit ans, à renforcer la confiance en matière de soins de santé en donnant la parole aux personnes sous-représentées, stéréotypées ou discriminées en s’adressant directement au secteur de la santé et en développant un vivier de professionnels de santé représentatifs de toutes les diversités.
Une expérience positive en matière de soins repose avant tout sur la confiance.
Nous avons lancé Un million de conversations en interrogeant 11 500 personnes au Brésil, en France, au Japon, au Royaume-Uni et aux États-Unis sur leurs expériences. Les résultats ont été sans appel : trois quarts des personnes appartenant à des groupes sous-représentés − en raison de leur sexe, de leur âge, de leurs origines ethniques, de leur handicap ou de leur identité LGBTQ+ − ont déclaré avoir déjà vécu une expérience de soins qui a entamé leur confiance.
Enquête relative au niveau de confiance de la communauté LGBTQ+ dans l’accès aux soins médicaux
Les réponses des personnes issues de la communauté LGBTQ+ qui ont accepté de participer à notre enquête montrent qu’il reste du chemin à parcourir :
- 66 % des personnes s’identifiant comme LGBTQ+ ont vu leur confiance entamée par des expériences négatives dans leur parcours de soins (69 % chez les personnes s’identifiant comme transgenres ou non binaires)
- Écart de confiance de 22 points entre les personnes qui s’identifient à la fois comme LGBTQ+ et en situation de handicap par rapport à celles qui n’appartiennent à aucun de ces deux groupes
- Écart de 25 points entre les personnes qui sont à la fois LGBTQ+ et issues d’une minorité ethnique par rapport à celles qui ne le sont pas
- Les personnes transgenres et non binaires ainsi que les répondants s’étant identifiés comme « autres » ont indiqué que les deux principaux facteurs à l’origine de leurs expériences négatives étaient leur genre (49 % contre 25 % sur l’ensemble des répondants) et leur orientation sexuelle (41 % contre 21 %)
Infographie sur écart de 25 points entre les personnes qui sont à la fois LGBTQ+ et issues d’une minorité ethnique par rapport à celles qui ne le sont pas
« J’ai vécu à Chicago, où les professionnels de santé peuvent s’identifier comme LGBTQ+ friendly (Ouverts, tolérants et solidaires à la communauté LGBTQ+) », a déclaré Jake Prodoehl, responsable marketing chez Sanofi dans le secteur de la neurologie et à la tête du réseau de collaborateurs (ERG) LGBT+ Pride+. « Je faisais toujours en sorte d’obtenir un rendez-vous chez l’un de ces médecins car je savais qu’il ne me traiterait pas différemment parce que mon fiancé est un homme.
Malheureusement, de nombreux pays et régions du monde n’offrent pas ce type de garanties. Les patients entrent dans le cabinet de leur médecin sans savoir s’ils seront jugés ou s’ils risquent de subir des préjugés. »
Comment les acteurs du monde de la santé peuvent-ils contribuer à rétablir la confiance ?
Jake vit dans une ville progressiste. Pourtant, la défiance envers le secteur de la santé reste répandue parmi les personnes LGBTQ+ à travers le monde, y compris dans de nombreuses régions des États-Unis. Les résultats de notre enquête sont particulièrement préoccupants, d’autant que diverses études ont révélé l’impact durable que les discriminations peuvent avoir sur la vie personnelle et professionnelle des personnes ainsi que l’accès aux soins médicaux essentiels.
Une étude menée par le Center for American Progress a montré que 15 % des Américains LGBTQ+ avaient déjà reporté ou même évité un traitement médical par crainte des discriminations. Ce taux s’élève même à près de 30 % chez les personnes transgenres.1
Le manque de sensibilisation à ces questions est un thème récurrent. Dans l’étude susmentionnée, les personnes transgenres interrogées ont déclaré avoir dû expliquer à leur médecin ce que signifiait être transgenre afin de recevoir des soins adaptés.
Les professionnels de santé eux-mêmes font état d’un manque de formation qui peut les empêcher de dispenser des soins appropriés.2 Dans le cadre d’une étude, moins de la moitié (41 %) des étudiants en médecine participants ont déclaré avoir reçu un enseignement adapté sur les soins de santé dispensés aux personnes LGBTQ+. En conséquence, seul un participant sur huit a indiqué estimer posséder des connaissances et compétences suffisantes en matière de prise en charge des personnes LGBTQ+, et 97,2 % ont déclaré souhaiter en savoir plus sur le sujet.
Face à un tel déficit de confiance et de connaissances, quels changements sont nécessaires et comment Sanofi peut contribuer à améliorer la situation ?
Nous savons à quel point la représentativité est importante. Et la sensibilisation également. En clair, si nous voulons renforcer le climat de confiance avec les patients de toutes origines, nous devons former, embaucher et donner les moyens aux professionnels de santé de toutes origines.
C’est pourquoi, au travers de notre initiative Un million de conversations nous avons choisi d’investir dans un programme inédit à l’échelle mondiale de bourses d’études, Sanofi NextGen, qui vise à soutenir les jeunes représentatifs de toutes les diversités dans leur parcours pour devenir les leaders de demain dans le secteur de la santé. Y compris ceux qui s’identifient comme LGBTQ+. Nous leur apporterons non seulement un soutien financier, mais nous leur ouvriront également les portes au travers d’actions de mentorat, de formation au leadership et aussi d’opportunités de carrière au sein de Sanofi.
« Chez Sanofi, nous poursuivons les miracles de la science pour améliorer la vie des gens et transformons la pratique de la médecine. Mais pour que cela profite à tous, nous devons nous attaquer aux problèmes qui empêchent les communautés de bénéficier d’un égal accès aux soins médicaux. Les obstacles qui empêchent les groupes sous-représentés de faire confiance aux professionnels de santé », explique Raj Verma, notre directeur de la diversité. « Il nous reste beaucoup de chemin à parcourir, mais nous nous engageons à contribuer à combler ce déficit de confiance avec notre initiative “Un million de conversations”, dont le budget s’élève à 50 millions d’euros. »
Nous devons nous attaquer aux problèmes qui empêchent les communautés de bénéficier d’un accès égal aux soins de santé. Les obstacles qui empêchent les groupes sous-représentés de faire confiance aux professionnels de santé. Il nous reste beaucoup de chemin à parcourir, mais nous nous engageons à contribuer à combler ce déficit de confiance.
Raj Verma
Directeur de la diversité
Nous n’avons pas toutes les réponses. Notre initiative repose donc principalement sur le pouvoir de la parole. Le secteur de la santé doit ouvrir le dialogue avec les personnes LGBTQ+, écouter leurs expériences et veiller à ce qu’elles soient entendues par ceux qui peuvent faire changer les choses.
Et demain ?
Nous nous donnons pour mission de soutenir la diversité du personnel de santé. Mais nous avons besoin d’aide pour y parvenir. c’est pourquoi nous initions un partenariat avec des associations à but non lucratif, des entreprises et des organisations gouvernementales pour mener des recherches, partager les meilleures pratiques et coordonner les actions afin d’obtenir un changement réel et durable.
N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus
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Références
- Center for American Progress (2020). State of the LGBTQ Community Report
- Barber, Flach, Bonnington and Pattinson (2023). LGBTQ+ Healthcare Teaching in UK Medical Schools