Renouveler notre R&D : comment l'immuno-science définit le pipeline du futur

Vu qu’on ne peut repousser les limites de la science qu’en créant de véritables ruptures, nos scientifiques se font les pionniers d’une démarche novatrice visant à favoriser la découverte et à multiplier les options thérapeutiques pour les patients sur l'ensemble du spectre des maladies humaines.

Au-delà des catégories immunologiques conventionnelles de pathologies telles que la colite ulcéreuse ou la polyarthrite rhumatoïde, la plupart des maladies - même aussi diverses que la maladie d'Alzheimer, les maladies coronariennes ou le cancer - ont une composante immunologique. Nous étudions les voies, les types cellulaires et les interactions qui caractérisent cette composante pour identifier les mécanismes immunitaires plus larges susceptibles de nous aider à combattre la maladie, pour ensuite la relier à une ou plusieurs aires thérapeutiques potentielles. Nous travaillons sur de nouveaux traitements visant à tirer parti du système immunitaire, soit en appliquant des mécanismes à médiation immunitaire pour lutter contre les maladies, soit en rééquilibrant les réponses immunitaires qui se dérèglent dans certaines pathologies systémiques et chroniques.

Le recours à l’immuno-science nous permet de mettre à profit notre connaissance et notre expertise approfondies des voies biologiques à des aires thérapeutiques différentes qui, parfois, semblent pourtant éloignées les unes des autres. Cette démarche devrait nous permettre de découvrir de nouveaux « produits-portefeuille », soit des médicaments susceptibles de traiter une multitude de pathologies et d’aider, de ce fait, un bien plus grand nombre de patients. Cette approche est déjà à l'origine de nos avancées dans des domaines aussi divers que la transplantation, le diabète, l'immunologie, la neurologie, l'hématologie, l'oncologie, les maladies rares et les vaccins.

Nous commençons par explorer les voies immunitaires en tant que telles, sans nous limiter à telle ou telle aire thérapeutique. Puis, nous cherchons à mieux comprendre la manière dont différentes pathologies se développent au sein de l’organisme, ce qui nous permet finalement de mettre à profit ces connaissances pour identifier des possibilités d'intervention thérapeutique susceptibles de concerner plusieurs maladies.

Cette manière de procéder a d’ores et déjà fait ses preuves dans les maladies provoquées par une inflammation de type 2 excessive, une réaction immunitaire censée nous protéger contre des agents pathogènes et autres menaces environnementales. Nous travaillons actuellement sur plusieurs molécules ciblant la voie inflammatoire de type 2 de plusieurs manières, y compris avec un Nanobody qui bloquent l'IL-13 et la TSLP, deux protéines de signalisation situées à différents endroits sur cette voie. Le fait de cibler ces deux protéines en même temps est plus efficace que de s'attaquer uniquement à l'une d'entre elles ; en tirant parti d’un double mécanisme, on peut à la fois maximiser les chances de succès et cibler plus précisément des pathologies spécifiques chez différents patients. De nombreuses maladies utilisent de multiples voies immunitaires ; ainsi, il arrive souvent que l'asthme d'un patient ne fonctionne pas comme celui d'un autre. Les combinaisons peuvent nous aider à trouver plus de personnes susceptibles de bénéficier de médicaments spécifiques. En l’occurrence, nous espérons qu'il en résultera un traitement visant plusieurs affections respiratoires différentes comme l'asthme et la rhinosinusite chronique avec polypes nasaux.

Nous travaillons également sur des thérapies qui pourraient ouvrir la voie à une nouvelle ère dans le domaine de la neuro-inflammation, dont une qui inhibe le CD40L. En étudiant la capacité de ce médicament à réduire les lésions cérébrales dans la sclérose en plaques, nous avons compris que le même mécanisme pourrait potentiellement venir en aide aux patients atteints de diabète de type 1.

En outre, nous avons plusieurs programmes en cours ciblant OX40L, qui intervient dans la génération de cellules T immunitaires, dans des études de phase 2 pour le traitement de la dermatite atopique, de l'asthme et de l'hidradénite suppurée, avec des essais en cours pour l'alopécie areata, la maladie cœliaque et la sclérose systémique.

Au-delà de l'inflammation de type 2, nous continuons d’explorer toute une série d’autres pistes potentielles, comme les cellules tueuses NKCE pour le traitement du cancer et la thérapie cellulaire CAR-T in vivo pour des indications en oncologie, en immunologie et dans d'autres aires thérapeutiques.

Tous ces programmes constituent un vaste portefeuille, unique en son genre dans le secteur pharmaceutique, de médicaments susceptibles d’être les premiers et les meilleurs de leurs catégories thérapeutiques, sur lesquels nos équipes travaillent avec l'aide de la science des données, de leurs connaissances en matière de calcul et de technologies de rupture, dont l'intelligence artificielle (IA). Avec nos moteurs de découverte de cibles, à la modélisation de la conception de médicaments et à l'utilisation de populations de patients numériques pour accélérer la recherche, l'IA nous aide à élucider la biologie de la maladie et à trouver des traitements novateurs plus rapidement.

En plus d'accélérer la R&D, l'intelligence artificielle nous aide également à apporter la médecine de précision à un nombre de plus en plus important de patients. Nous savons par expérience que, comme l'asthme, la quasi-totalité des maladies évoluent différemment d'un patient à l'autre. À travers le prisme de l’immuno-science, nos scientifiques étudient en profondeur les voies biologiques à l'origine de l'hétérogénéité de la maladie. Notre objectif est d'identifier et de développer des traitements spécifiques pour mieux aider certaines catégories de patients comme avec notre Nanobody ciblant à la fois l'IL-13 et la TSLP. L'IA nous aide en permettant de synthétiser et de calculer d'énormes quantités de données pour « déchiffrer le code » de la maladie et trouver la combinaison de cibles et d'approches ayant les meilleures chances de succès.

Mais le plus important, à mesure que cette compréhension plus vaste de notre biologie évolue, c’est qu’elle nous aide à appréhender le rôle du système immunitaire dans la préservation de ce qui fait véritablement notre unicité. Surtout, elle nous permettra de mettre au point des traitements qui sauvegardent notre santé en ciblant individuellement chaque maladie individuelle et en préservant la partie « saine » de notre être.

Chez Sanofi, nous sommes en train d’abolir les frontières entre les différents appareils et systèmes du corps humain, d’une part et les catégories de maladies traditionnelles, d’autre part pour appliquer notre plateforme d’immuno-sciences à l'ensemble de notre organisation de Recherche et de Développement. Cette approche de la R&D, axée sur les voies et les systèmes, repose sur des décennies de leadership scientifique. Nos scientifiques, dont les travaux sont axés sur l’ immuno-sciences et aidés par l'IA, ouvrent la voie à une nouvelle ère de recherche-développement, où notre engagement envers la médecine de précision et notre compréhension des mécanismes et des voies de la maladie axée sur le patient déboucheront sur de nouvelles solutions transformatrices pour les patients du monde entier.

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