Des outils digitaux pour améliorer la prise en charge du diabète en Afrique
Lorsque Seynabou Mbengue du Sénégal a appris qu’elle était atteinte de diabète, elle a eu le l’impression que sa vie s’effondrait. Elle ignorait tout du diabète et ce diagnostic l’a bouleversée et effrayée. « J’ai quitté mon emploi dans l’ONG où je travaillais et je me suis retrouvée sans revenu. J’étais littéralement terrorisée », se souvient Seynabou. Mais lorsqu’elle a eu accès à une prise en charge adaptée dans un hôpital de proximité, Seynabou a pu reprendre sa vie en main.
En 2017, 16 millions de personnes vivaient avec le diabète en Afrique ; d’ici à 2045, leur nombre pourrait passer à 41 millions. La population africaine reste sous-diagnostiquée, en raison d’une méconnaissance de la maladie, des difficultés d’accès à des infrastructures de santé dédiées et d’une pénurie de médecins qualifiés.
Lorsqu’elle a été diagnostiquée en 2003, Seynabou a dû attendre des heures avant de pouvoir consulter un généraliste à l’hôpital de sa région ; pour voir un spécialiste elle aurait dû parcourir une distance encore plus longue et attendre encore plus longtemps.
Pour aider ces patients à avoir accès à des soins spécialisés, nous avons participé, il y a cinq ans, à la création de cliniques du diabète et de l’hypertension artérielle (CDH), dans le cadre de partenariats publics-privés avec les ministères de la Santé de plusieurs pays d’Afrique francophone. Le diabète et l’hypertension artérielle sont souvent liés, pourtant la majorité des personnes ignorent souvent le rapport qui existe entre ces deux pathologies. En Afrique, l’hypertension artérielle progresse deux fois plus vite que dans les pays occidentaux.
Ces cliniques sont aménagées dans des espaces dédiés de centres hospitaliers et offrent des soins et une prise en charge spécialisés, ainsi que des services de dépistage et de diagnostic précoce, grâce à des équipements appropriés et à des médecins dûment formés. Leur création a permis d’alléger la charge de travail des médecins généralistes.
En collaboration avec nos partenaires de santé locaux, nous avons modernisé les plateaux techniques de 16 cliniques en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Cameroun, et les avons équipées de technologies d’e-santé. L’objectif est de dispenser des soins mieux ciblés et de transformer ces cliniques en centres d’excellence en matière de prévention et de traitement du diabète et de l’hypertension artérielle, de sorte que les patients vivant dans des régions reculées puissent bénéficier d’une prise en charge convenable, sans avoir à parcourir des kilomètres pour aller se faire soigner dans une plus grande ville.
Une des caractéristiques importantes de ce projet de « m-Cliniques du diabète et de l’hypertension artérielle » (ou m-CDH) est le lancement d’un outil digital qui permet de recueillir les données médicales des patients, comme Seynabou, lorsqu’ils viennent consulter à la clinique.
L’outil, développé en partenariat avec l’Université Francophone Numérique, recueille et évalue les données patients qui servent ensuite à améliorer la prise en charge de la maladie.
Nous avons formé les responsables des m-CDH à l’utilisation de cet outil et nous allons également utiliser d’autres outils numériques pour offrir des programmes de formation certifiés à distance aux professionnels de santé, de même que des supports éducatifs aux patients.
L’objectif est de faire en sorte que le plus grand nombre de patients, comme Seynabou, disposent du meilleur accès possible à des soins spécialisés de proximité.
Présent dans la sphère du diabète depuis plus d’un siècle, Sanofi a développé, grâce à ses traitements et programmes, une approche personnalisée de la prise en charge de cette maladie. La personnalisation des soins est de plus en plus importante au fur et à mesure que nos connaissances sur la maladie s’approfondissent. Une partie de notre mission en matière de santé mondiale est d’améliorer l’accès aux soins pour les personnes les plus vulnérables atteintes de maladies non transmissibles (MND), comme le diabète dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Réduire la charge des MND dans ces pays fait partie de notre ambition en matière de santé mondiale et relève de la cible 3.4 des Objectifs de développement durable des Nations Unies.