Vaccins contre la Covid-19 : dans les coulisses du développement
Les équipes de Sanofi cherchent à répondre à une question très simple lorsqu’elles travaillent sur un nouveau vaccin : va-t-il être à la hauteur des attentes ? En d’autres termes, elles cherchent à montrer qu’il remplira bien les objectifs spécifiques définis par les scientifiques une fois administré aux personnes qui en ont le plus besoin. Tel est donc l’objectif pour tous les nouveaux vaccins et ceux contre la COVID-19 n’y font pas exception.
Définition des objectifs du vaccin
Avant de travailler sur la solution en flacon, les scientifiques étudient dans les moindres détails l’infection qu’ils souhaitent combattre. Cette analyse consiste notamment à étudier le mécanisme de la maladie chez les personnes les plus affectées, le but étant de savoir quels groupes de la population sont les plus susceptibles de tomber le plus gravement malades.
La réponse est bien souvent les plus jeunes et/ou les plus âgés, soit des groupes d’âges où le système immunitaire est en cours de développement ou sur le déclin. Dans le cas de la COVID-19, qui semble moins affecter les enfants, la population cible pour un vaccin potentiel est essentiellement la population adulte.
Les équipes définissent ensuite les objectifs du candidat vaccin en matière de taux de réponse immunitaire et d’efficacité en comparant les résultats de deux groupes de participants issus de la population cible, l’un ayant reçu le vaccin et l’autre un placebo.
Une efficacité inférieure à 100 % n’en rend pas moins un vaccin acceptable, ainsi que le déterminent non seulement les chercheurs qui développent le produit, mais aussi des experts externes indépendants. « Nous nous concertons avec les équipes scientifiques des autorités réglementaires et des organismes de santé publique du monde entier, notamment les équipes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de la FDA aux États-Unis, et de l’Agence européenne des médicaments », explique Isabelle Deschamps, responsable des Affaires publiques Vaccins Monde de Sanofi Pasteur. « En effet, même avec une efficacité cible inférieure à 100 %, ce qui est le cas des vaccins contre la COVID-19 (comme indiqué par l’OMS), les vaccins permettent d’éviter les conséquences les plus dramatiques de la maladie, notamment les hospitalisations ».
Autrement dit, certaines personnes peuvent être infectées par le virus même après la vaccination, mais elles seront moins susceptibles de développer des formes graves de la maladie qu’une personne non vaccinée.
Cela est également vrai pour les vaccins antigrippaux qui ne présentent pas une efficacité à 100 %, mais dont l’action est satisfaisante, que ce soit pour prévenir la grippe ou pour diminuer les risques de conséquences graves. Disposer d’un vaccin peut contribuer à sauver des vies et à alléger l’impact sur le système de soins de santé d’un pays. Ainsi, en Europe, on estime que la vaccination contre la grippe peut sauver jusqu’à 37 200 vies et permettre d’économiser 332 millions d’euros chaque saison. Et, aux États-Unis, la vaccination des enfants contre la grippe a permis de diminuer de 40 à 60 % les consultations hospitalières au cours de la saison grippale 2018-2019.
Comment fonctionnent les essais cliniques chez Sanofi?
Du vaccin à la vaccination
Une fois le vaccin prêt pour les essais cliniques, Sanofi travaille avec ses partenaires des réseaux cliniques et les spécialistes du milieu hospitalier, des universités et d’autres centres médicaux, entretenant un dialogue permanent et passant en revue chaque étape des études. Ce travail minutieux permet d’évaluer l’action du vaccin chez des centaines de milliers de volontaires souvent recrutés dans toutes les régions du monde. Les essais permettent aussi de contrôler l’innocuité du vaccin et, en cas d’inquiétudes potentielles, Sanofi peut décider d’interrompre ou de suspendre un essai pour investiguer.
Ces spécialistes passent en revue l’intégralité des données de chaque étape, posant des questions le cas échéant et demandant tous les compléments d’information ou éclaircissements nécessaires. Une fois toutes les étapes validées, les données sont présentées aux autorités réglementaires de chaque pays ou région qui les évaluent et autorisent la mise sur le marché du vaccin.
« C’est une relation de travail qui fonctionne vraiment, avec de très nombreux échanges jusqu’à l’obtention du vaccin ou un retour à la case développement si nous le jugeons nécessaire », indique Isabelle Deschamps.
De plus, Sanofi continue à contrôler ses vaccins et à rendre compte aux autorités réglementaires même après confirmation de leur profil d’efficacité et d’innocuité par les solides essais cliniques menés. Ainsi que le rappelle Isabelle Deschamps : « Chaque nouveau vaccin doit satisfaire aux normes les plus rigoureuses, c’est le fil rouge de tout notre travail. Et il en sera de même lors du développement des vaccins contre la COVID-19 ».
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Références
- Preaud E., Durand L., Macabeo B., Farkas N., Sloesen B., Palache A., Shupo F., Samson S.I., & Vaccines Europe influenza working group. (2014). Annual public health and economic benefits of seasonal influenza vaccination: a European estimate. BMC public health, 14, 813. Retrieved from: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4141103/
- https://pediatrics.aappublications.org/content/early/2020/10/01/peds.2020-1368 last accessed 16-10-2020