Sanofi X Paris 2024

Vers plus d’inclusion : Quel héritage social peut-on attendre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ?

Publié le: 27 septembre 2023

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Bruno Gagliardo, Digital Data, FranceBruno Gagliardo, Digital Data, France
Quel héritage social les JOP de Paris 2024 pourront-ils laisser derrière eux, que ce soit sur le plan matériel comme immatériel ? On a posé la question à Marie Barsacq, directrice Impact et Héritage de Paris 2024 et à Nicolas Pouchain, directeur Acquisition des Talents, Diversité et Inclusion de Sanofi France.

L’ambition posée par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 est forte. Vous aspirez à être les Jeux les plus inclusifs de l’histoire. Comment comptez-vous faire pour y parvenir ?

Marie Barsacq : Oui, nous voulons être force de preuve pour qu’il n’y ait pas de retour en arrière. A cet effet, nous travaillons autour de plusieurs axes pour faire effectivement de ces Jeux un événement inclusif et solidaire.

Nous avons d’abord pris des engagements assez forts sur le sujet du handicap. C’est une priorité pour nous puisque pour la première fois, la France va accueillir les Jeux Paralympiques (d’été. La France avait déjà accueilli les Jeux Paralympiques d’hiver en 1992 à Albertville, ndlr). Notre objectif est triple : accueillir au mieux les personnes en situation de handicap, favoriser leur accès à la pratique sportive mais aussi de faire progresser le sujet en France.

Nous déclinons aussi nos actions en faveur d’autres publics, notamment LGBTQ+. Nous avons par exemple annoncé en partenariat avec la Fondation Fier l’ouverture d’une Maison des Fiertés. Ce sera un endroit de célébration, de rencontre mais aussi une plateforme de partage et de discussions pour les athlètes.

Et enfin, nous menons un certain nombre d’actions pour la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes par le sport. Concrètement, nous avons travaillé avec le Comité Olympique International (CIO) pour que ces Jeux soient les premiers Jeux paritaires. Il y aura autant d’athlètes femmes que d’athlètes hommes. On y a associé une visibilité forte pour les épreuves féminines. On sait que pour faire progresser la place du sport dans notre société et notamment du sport féminin, il faut des modèles. Et il n’y a pas mieux que les athlètes pour nous inspirer. Les championnes Estelle Mossely et Sarah Ourahmoune ont encouragé des générations de femmes à faire de la boxe féminine. Leurs exploits aux Jeux de Rio ont fait bondir le nombre de licenciés en boxe féminine.

Nicolas Pouchain, Sanofi s’est engagé en tant que partenaire premium de Paris 2024. Comment envisagez-vous la notion d’héritage chez Sanofi ?

L’héritage n’est pas quelque chose qu’on décrète et qu’on n’envisage qu’à l’aune de Paris 2024.
Nicolas Pouchain

Nicolas Pouchain

Directeur Acquisition des Talents, Diversité et Inclusion de Sanofi France

Nicolas Pouchain : Je crois qu’il est important de rappeler que nous portons les sujets de diversité depuis quelques années. Nous déclinons le sujet en plusieurs grands axes. On a été une des premières grandes entreprises à lancer en 2006 un accord handicap. Nous en sommes aujourd’hui au cinquième. Ce dernier accord contient un certain nombre de dispositifs comme le maintien de l’emploi ou le recrutement de personnes en situation de handicap.

Marie Barsacq : Nous avons-nous-même au sein du comité de Paris 2024 veillé à être aussi inclusifs que possible. Et nous avons enjoint nos sponsors à l’être aussi. Par ailleurs, nous avons créé un fonds de dotation pour accompagner des projets qui ont des objectifs d’inclusion. On sait que 85% des espaces publics sportifs sont occupés par les hommes. On accompagne par exemple des associations qui proposent de la pratique sportive à des femmes qui n’y ont pas accès. Ces assos offrent à ces femmes de la garde d’enfants ou des coachs pour les accompagner dans les espaces de workout. Depuis 2020, 38 millions d'euros (dont 14 millions engagés et 24 millions levés auprès de co-financeurs) ont permis de soutenir plus de 1 050 projets à impact, avec plus de 3 millions de bénéficiaires directs.

Nicolas Pouchain : Un deuxième axe est celui des générations futures, la jeunesse. Depuis 2015, ce sont 17 000 jeunes qui ont intégré nos effectifs en alternance et en stage grâce à notre politique de diversité et d’inclusion dont fait partie Place d’Avenir. On a constaté que ces chiffres s’accentuaient dans trois domaines d’activité, l’armée, le BTP… et la santé. En 2023, 2200 jeunes sont venus à ces rencontres. Tout cela constitue un héritage que nous souhaitons accélérer et amplifier, notamment dans le cadre de notre partenariat avec Paris 2024.

Nous avons ainsi mis en place des sessions de coaching mental animés par des coachs et des athlètes parmi lesquelles figurent Alizée Agier (karaté), Amandine Buchard (judo), Morgen Caillaud (ping-pong), Dany Dann (breaking), Nantenin Keita (para-athlétisme)et Sarah M'Barek (football). Ces jeunes souhaitent remporter un combat, celui de la recherche d’emploi. Et qui de mieux qu’un sportif olympique ou paralympique pour les aider ?

Comment faites-vous en sorte que ces démarches perdurent au-delà des Jeux de Paris 2024 ou de la durée de vos engagements chez Sanofi ?

Nicolas Pouchain : Aujourd’hui, nous accompagnons environ 1 600 alternants par an. Vous imaginez bien qu’on ne peut tous les embaucher. Notre ambition est de travailler le taux de conversion. Il est à présent de 24% mais ce n’est pas suffisant. Depuis deux ans, nous travaillons avec Paris 2024 à une logique d’écosystème. On aimerait aider ces alternants qui sont matures pour entrer sur le marché à intégrer les partenaires avec lesquels on travaille – TPE/PME – mais aussi les autres grands partenaires de Paris 2024, tels qu’Orange, Carrefour, etc.

Notre objectif est plutôt d’accompagner des projets existants. Les solutions existent, mais elles manquent de moyens pour se déployer à plus large échelle et pour bénéficier à un public plus important.
Marie Barsacq

Marie Barsacq

Directrice Impact et Héritage de Paris 2024

Marie Barsacq : L’association Famosport qui propose de la pratique sportive avec de la garde d’enfants n’était en mesure que de proposer trois créneaux par semaine. Avec le soutien du Fonds de dotation de Paris 2024, elle a pu recruter une collaboratrice à temps plein pour proposer des créneaux toute la semaine.

Nous faisons en sorte de mettre en contact les associations avec les collectivités locales qui peuvent être des financeurs intéressants de ces associations.

J’aimerais ajouter que nous suivons des projets dans toute la France pour faire avancer tous ces sujets du handicap, de l’égalité femmes-hommes et de la diversité. Les territoires qui accueillent les épreuves se voient attribuer une sur-dotation ; dans le cas où les collectivités financent, nous abondons.

Par héritage social, on comprend plus souvent les infrastructures laissées aux territoires hôtes. Qu’en est-il pour Paris 2024 ?

Marie Barsacq : Je vous parlais plus tôt de l’importance des role models pour encourager la pratique sportive chez les femmes. 70% d’entre elles ne sont pas au niveau des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé pour être en bonne santé (contre 40% chez les hommes). On travaille donc à mettre en place des « infrastructures » au cœur même des écoles. On a ainsi proposé d’aménager la cour d’école en design actif. Il s’agit d’aménagement très simple, de marquage au sol, de petits agrès plus inclusifs pour tous les enfants. Dès que vous proposez une autre activité que le football, les filles s’en emparent plus facilement.

Au-delà de la question de l’inclusion sociale se pose celle de l’inclusion économique. Nous voulons que les Jeux profitent aussi bien aux petites entreprises, à l’ESS (Entreprenariat social et solidaire) qu’aux demandeurs d’emploi. Concrètement, nous sommes en train d’acheter pour 2,7 milliards d’euros en biens et services. Aujourd'hui, on a 75 % de nos marchés qui sont attribués à des TPE-PME dont plus de 180 sont des entreprises de l'économie sociale et solidaire et plus de 130 fournisseurs sont localisés en Seine-Saint-Denis.

Ce sont autant de marchés qui peuvent avoir une dimension inclusive. Nos critères de notation pour choisir les lauréats de nos marchés intègrent cette dimension inclusive et solidaire. Aujourd’hui, quand une entreprise ou un sponsor doit livrer une prestation, on lui donne le référencement de toutes les entreprises avec lesquelles travailler.

On commence à voir se développer des logiques de consortiums entre petites et grandes entreprises. Aujourd'hui, on accompagne cette dynamique pour qu'elle soit évidemment performante et qu'elle perdure. Les collectivités locales sont évidemment les premières à regarder tous ces dispositifs pour que tout ce dynamisme perdure par-delà les Jeux.

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